Ahmedabad, ville moche (18 et 19 février)
Nous avons pris le train de nuit à Jaipur pour nous rendre à Ahmedabad où nous avions décidé de faire une étape avant de reprendre un autre train de nuit. Le train couchette, je n'ai pas aimé. C'est chaotique (peut-il y avoir des nids de poule sur des rails?), les WC sont bien entendu dégueu mais heureusement nous n'avions pas pris la sleeper class qui doit être bien pire. Nous sommes arrivés à Ahmedabad le 18 au matin et nous nous sommes rendus à l'hôtel que nous avions réservé. Loin de tout, un seul immeuble entouré de bicoques délabrées au bord d'une 4 voies, et pas mal de mecs louches qui rodaient autour de l'hôtel. Quand j'ai fait remarquer qu'ils n'avaient pas nettoyé la salle de bain, ils ont mis un coup de désodorisant (comme si ça allait enlever les tâches douteuses sur le rebord des WC). Alors que j'étais silencieusement en train de compter à combien d'infâmes bactéries et insectes mordeurs nous allions nous exposer dans cette chambre miteuse, Charles a glissé qu'on pouvait tout aussi bien partir, ce à quoi j'ai immédiatement acquiescé. Nous avons ensuite tourné pendant environ plusieurs heures à la recherche d'un hôtel moins ignoble. Dans une ville où il faisait déjà 35° à midi, où clairement personne ne parle anglais et où visiblement clean ne veut pas dire la même chose pour nous que pour les indiens qui semblent être les seuls clients des hôtels de cette ville, où un touriste occidental est une étrangeté qu'on regarde avec attention, nous nous sommes rapidement rendu compte que ce ne serait pas facile. Finalement nous avons refait une réservation sur internet en croisant les doigts et en mettant un peu plus cher et sommes arrivés dans un hôtel à peu près correct. Après une bonne nuit de sommeil, nous avons fait une petite visite d'Ahmedabad. Globalement, c'est très laid. Ahmedabad est une ville où la modernité et l'activité économique, dont l'effervescence est presque palpable, ont gommé toute trace de pittoresque. Les rues sales sont noyées dans une épaisse brume grise. Des bottes de foin nouées à la main dans un champ, et en arrière plan, une centrale et ses hautes cheminées crachant des fumées noires, des vaches qui broutent des feuilles grises de poussière, des centre commerciaux qui étaient surement neufs il y a peu de temps mais qui ont déjà souffert mais des routes bien refaites, une ville qui grouille de monde et une chaleur déjà écrasante en hiver... voilà Ahmedabad. On y cherche en vain des une note de beauté, isolée, un peu de grâce dans ce monde de crasse et on n'en trouve pas. Si, juste une fois: sur le toit d'une cabane d'un slum de bord de route, des capucines recouvrant la tôle ondulée... Malgré tout cela, nous avons trouvé de quoi nous occuper aujourd'hui. La visite la plus intéressante a été celle d'Adalaj Step Well, sorte de puit étrange du 16e siècle qui nous a donné une petite impression de Tomb Raider. Ensuite nous avons visité la maison du Mahatma Gandhi, un lieu historique mais sans grand intérêt pour les visiteurs car il ne reste rien dans la maison en question et les panneaux explicatifs sont assez sommaires. Le musée est également décevant: uniquement de grands panneaux avec photos et baratin assez peu pédagogique. Autant lire une bonne biographie tranquille dans un train-couchette...Nous avons fini par la visite du Hathisingh Jain temple, tout en travaux donc pas génial à voir en ce moment, puis d'une mosquée (Jama Masjid) qui apparemment est le site touristique incontournable de la ville et que je résumerai ainsi: "mouai bof". Et en plus le gardien à fermé les WC de la mosquée sous mon nez et n'a pas voulu me laisser y aller (genre "c'est l'heure de la fermeture et je suis à cheval sur les horaires"). Voilà, je n'ai pas menti sur la réalité de notre voyage; parfois c'est moins bien mais ce ne peut pas être fabuleux tout le temps! Ce soir nous reprenons un train couchette, vers minuit, direction Aurangabad, pour nous rendre aux grottes d'Ajanta et Ellora. Je crois qu'on va aller se faire un petit Mc Do avant...
Au réveil après une courte nuit dans le train: