Les lignes de Nazca, le 5 juillet
Incroyable journée à Nasca. Nous avions initialement prévu de ne pas venir voir les célèbres lignes, dans la mesure où j'avais lu un peu trop d'articles au sujet de crashes d'avions à cet endroit. Nous devions initialement repartir à Puno depuis Cusco, pour voir les îles flottantes en roseaux. Après délibération avec moi-même, constatant qu'aucun accident n'avait été recensé depuis 2008 et que les conditions de sécurité avaient fortement été renforcées à Nasca, sachant que Charles mourrait d'envie de venir à Nasca, nous avons changé nos plans. Aucun regret. Nous avons pris un tout petit avion, après plusieurs heures d'attente (le temps que la visibilité s'améliore). Je n'étais pas du tout rassurée parce que l'appareil ressemblait un peu à une 2CV avec des ailes. On nous avait prévenus que ce survol de Nasca donne en général mal au cœur, car le pilote passe son temps à faire des boucles en basculant sur l'aile droite puis, dans l'autre sens, sur la gauche, afin que tout le monde voie bien les tracés au sol. Et bien nous n'avons pas fait les malins. L'un de nous deux a été particulièrement content de ce vol. Le soir, nous sommes allés au planétarium qui a été édifié dans l'hôtel où résidait Maria Reiche, la géographe mathématicienne et archéologue qui a dédié sa vie à l'étude des géoglyphes de Nasca. Une séance riche en explications sérieuses et intéressantes sur ces mystérieux dessins qui ont été effectués en retirant du sol la première couche de pierres sombres, pour mettre à nu une couche plus claire de gypse. On y apprend beaucoup sur les différentes théories qui expliquent l'orientation des lignes et formes géométriques, bien plus nombreuses et étendues que les figures d'animaux, de plantes etc. Ces lignes et figures seraient dirigées vers des sources d'eau, et/ou vers le lever ou le coucher du soleil à certains moments de l'année comme les solstices. Certaines figures zoomorphiques pourraient représenter des constellations dont une étoile importante trouverait sont point d'entrée ou de sortie de la voûte céleste à l'extrémité d'une ligne majeures les traversant. Les chercheurs pensent aussi que les Nazcas, marchaient sur ces lignes pendant des cérémonies religieuses, liées à un culte de l'eau, comment en attestent des fragments de poteries cérémonielles. L'enchevêtrement des lignes pourrait aussi s'expliquer par le fait que de génération en génération, on en a construit de nouvelles, recouvrant les plus anciennes, avec des orientations différentes pour des raisons inconnues, sur une période d'environs 1000 ans (la civilisation Nazca aurait existé de de -400 à 800). Pour résumer, tout cela demeure un grand mystère, auquel nous avons pu goûter pendant cette mémorable journée. A l'issue de la projection au planétarium, nous avons eu la chance d'observer les constellations dans le ciel de Nazca. Pour tous les deux, c'était la première fois que nous distinguions la constellation du Scorpion, et la Grande Ourse "à l'envers". Nous avons regardé Jupiter et vu les lignes que tracent les tempêtes à sa surface, ses satellites, nous avons vu les anneaux de Saturne, et un croissant de Vénus... inattendu et surprenant. Sous ce ciel magnifique, on ne peut qu'imaginer la fascination des Nazcas pour les étoiles et se dire que ce travail titanesque dans le désert pouvait bien être dédié aux astres. Ou alors, c'était destiné aux extra-terrestres.