La Havane, le 14 juillet: les CDR et les copains de Fidel

Aujourd'hui, 14 juillet, nous nous sommes un peu intéressés au socialisme cubain. Initialement, nous devions prendre le bus pour aller à la plage, mais juste quand nous sommes arrivés en taxi collectivo à la place centrale, une averse tropicale a éclaté. Nous avons à peine eu  le temps de nous réfugier sur la terrasse couverte de l'hôtel Telegrafo avant que l'orage se déchaine. Un très beau déluge que nous avons contemplé en sirotant des jus de mangue et d'ananas. Quand la pluie a enfin cessé, il était trop tard pour la plage et nous avons décidé d'aller au musée du 28 septembre, un piteux musée sur les CDR (Comités de Défense de la Révolution). C'est beau la propagande! Comme il y avait très peu d'explications en anglais, et que les notices explicatives étaient assez pénibles à lire, je n'ai pas très bien compris ce que faisaient ces comités de quartier à part vérifier que tout le monde rentrait bien dans le moule communiste et  probablement encourager fortement les gens à participer à toutes les actions qu'ils mettaient en place (nettoyage de plages, dons de sang, etc.). Le musée ne disait pas si les CDR étaient également chargés de dénoncer les mauvais communistes ou autre chose du même genre. D'après ce que nous avons compris les CDR existent toujours (un peu plus tard nous avons compris que oui) et nous ne pouvons que nous demander à quel point chaque cubain est observé dans ses moindres faits et gestes. Puis nous avons quitté le centre pour aller acheter des billets de car pour Viñales. Lorsque nous sommes arrivés à 17h45, on nous a expliqués qu'il faudrait attendre 19h, car le bureau fermait à 18h et ne ré-ouvrait qu'à 19h. Etrange système. Ensuite nous avons marché jusqu'à la place de la Révolution, en passant devant toute une zone pas vraiment délimitée, où des plantons veillent (mollement) à ce qu'on ne prenne pas de photo, ce qui m'a paru relativement absurde  dans la mesure où les voitures passent tout autour de la zone en question; il serait donc très facile de prendre des photos de tout ce qu'on veut depuis un véhicule. Sur la Place de la Révolution, on peut voir une tour-mirador-monument à la mémoire de José Marti (auteur prolifique de l'indépendance vis-à-vis des Espagnols en 1902), qu'il est  également interdit de photographier, ou alors qu'on peut photographier depuis l'autre côté de la rue, ou alors, encore est-il possible qu'il y ait des trottoirs sur lesquels on n'a pas le droit de s'arrêter? Bref, je n'ai pas tout saisi mais, à ma décharge, l'accent cubain est vraiment difficile à comprendre et la logique des interdictions locales nous échappent un peu. En face du monument en question, sur les façades de deux bâtiments moches (des ministères), on peut voir des portraits de  Che Guevara et Cienfuegos, deux grands copains de Fidel,  fabriqués avec de l'acier donné  par la France...