Copacabana, le 19 juin

Un peu reposés après notre longue étape à La Paz, nous avons pris la route de Copacabana.  Sitôt quittées les routes sinueuses d'El Alto, à la sortie de La Paz, on arrive sur un plateau. La prairie, un peu maigre, y est couleur de paille presque verte, parsemée de touffes en forme de flammes. Au bord du plateau, là où devrait se trouver l'horizon que nous n'avons pas vu depuis des semaines, la montage brune monte en pente douce et puis soudainement se transforme en sommets abruptes et enneigés. L'altiplano que nous traversons semble paisible, avec ses maisons de briques, si petites qu'on imagine à peine ce qu'elles contiennent, et les vaches, brebis, cochons noirs et lamas qui se promènent au milieu des villages et qui broutent là où bon leur semble. Les rangées de bottes de foin rassemblées à la main, qui rappellent beaucoup à Charles son illustre ancêtre peintre, et les femmes aux petites chapeaux et larges jupes, lavant le linge dans les ruisseaux, parachèvent l'atmosphère hors du temps de ce paysage bolivien qui défile derrière la vitre du bus. Très vite, notre traversée du plateau nous amène au lac Titicaca, d'un bleu qui tranche joliment avec la prairie et les roseaux au bord de l'eau. La route serpente ensuite dans la montage, le long du lac. A chaque virage il semble différent. Nous traversons une partie en bateau, le bus d'un côté sur un minuscule ferry, les passagers de l'autre dans une petite vedette. Contrôle des papiers par un militaire bolivien. Mon formulaire vert de l'immigration n'est pas sur moi avec mon passeport mais dans mon sac en soute dans  bus. Ça ira pour cette fois. Nous reprenons la bus pour encore une petite heure de superbes paysages jaunes et bleus  et puis, au détour d'un virage, nous apercevons Copacabana. Bien entendu nous avons envie de fredonner la chanson, cependant bien conscients  que ce soir nous n'irons pas boire des cocktails sur une plage de légende, dans la chaleur de la nuit, mais plutôt enfiler nos anoraks dès que 18 heures sonneront. Nous avons cependant bien profité de la fin de journée, dans ce joli petit village dont l'église est remarquable à l'extérieur comme à l'intérieur où le chœur dégouline de dorures et de fioritures. Après avoir déjeuné d'une bonne truite, spécialité locale, nous avons gravi la colline du calvaire (une colline qui démarre à 3800m, tout de même), pour voir le coucher de soleil à Copa-Copacabana.