Buenos Aires, le 16 mai: de la Boca à Recoleta

El Caminito est un lieu touristique incontournable à Buenos Aires. Alors, comme deux bons petits touristes, nous y sommes allés. Le problème c'est que cela se trouve dans La Boca, le quartier qui craint. Donc on se cantonne aux trois petites rues joliment colorées qu'il faut voir absolument, en faisant bien attention à ne pas s'éloigner du troupeau des touristes. Cet endroit m'a un peu fait penser à Montmartre, avec son alternance bien étudiée de restaurants, magasins de souvenirs et boutiques de fringue pseudo-typiques, le tout renforcé d'un premier rang serré de chevalets sur le trottoir, exposant des caricatures de célébrités et des croutes bariolées vendues à prix d'or. On y trouve aussi de belles jeunes femmes en robes à franges, bien échancrées sur la cuisse, avec qui les messieurs peuvent faire semblant de danser le tango et rapporter une photo-souvenir-mémorable. L'équivalent masculin, en veste longue et cheveux gominés, existe aussi pour les dames. Parmi toutes ces professions visant à traire le touriste, j'ai de loin préféré la marchande au visage tout siliconé qui proposait des maillots de foot de l'équipe de Boca en version vêtement pour caniche, entouré de ses cinq roquets qui aboyaient tout le temps. La présence bruyante desdits roquets a d'ailleurs conduit à une très distrayante engueulade entre la marchande et sa voisine qui vendait des pralines, cette dernière lui reprochant de faire fuir les clients avec ses chiens (tout ça traduit par Charles parce que j'ai encore un peu de mal à comprendre le castellano de marché). Pour ma part je pense surtout que ce qui faisait fuir les clients de la marchande de pralines c'est le fait que son étal soit collé à une benne à ordures. Le Caminito c'est très joli  et ça vaut le coup même si on risque de s'y faire détrousser. Après avoir déambulé sagement, en cramponnant bien sacs et appareil photo, nous avons pris le taxi pour nous rendre à Recoleta, le quartier riche. A Recoleta, nous avons visité le fameux cimetière que tout le monde compare au Père Lachaise, sans raison valable puisqu'il n'y a quasiment pas d'arbre, que tout est bien entretenu et qu'en guise de Jim Morrison, tout ce qu'on a c'est Eva Peron (dont le caveau est ornée de fleurs en plastique fanées). Visite sympathique, malgré l'aspect glauquy et surtout déplacé de toute visite de cimetière où l'on ne connait personne. Nous avons un peu trainé dans le parc de la Plaza Intendente Alvear qui grouillait de monde et dans les rues qui sont un peu désertes l'après-midi, jusqu'à ce que les boutiques ouvrent à nouveau en fin de journée. La découverte la plus marquante du jour, pour moi, restera le choripan (c'est la version saucisse de la bondiola, Cf. article précédent).