Ile de Pâques, 27-29 avril : Rano Raraku, Ahu Tongariki et les plages du Nord

Nous avons loué un scooter pour deux jours, afin de visiter les sites du côté opposé à la ville. Le premier jour, nous avons subi une grosse averse sur la route, du genre qui trempe avant même qu'on puisse enfiler les capes de pluie. Nous nous sommes réfugiés sous un rocher le temps que ça passe et avons repris la route. En voyant arriver une deuxième averse, nous  avons cherché refuge pour déjeuner au bord de la route, dans ce qui s'est révélé le camp de base des grévistes de Rapa Nui. Très accueillants, ils nous ont donné du sel et une assiette pour agrémenter notre pique-nique. Les grévistes protestent contre un projet du gouvernement chilien visant à confier à un organisme privé la gestion des parcs nationaux de l'île... Ils nous ont dit que deux semaines plus tôt ils avaient fermé la route qui mène à Rano Raraku et que si le gouvernement chilien ne changeait pas de position, ils la bloqueraient à nouveau dans deux semaines. Nous arrivons donc au bon moment, d'autant plus que l'entrée des parcs nationaux est temporairement gratuite (moyen de pression sur le gouvernement qui nous arrange bien). Après cette halte déjeuner instructive, nous sommes allés à l'ancienne carrière du volcan Rano Raraku, là où les moais étaient sculptés. On peut y voir quelques moaïs inachevés, ainsi que de très nombreuses statues achevées mais restées sur place pour des raisons inconnues. On se promène à flanc de volcan, entre les têtes et les bustes géants qui semblent avoir poussé là comme des jonquilles, avec vue sur l'océan, tout en prenant bien garde aux chevaux sauvages, très dangereux d'après les panneaux sur  les chemins de randonnée (je demeure cependant assez peu convaincue du danger...). Au loin, au bord de l'océan, on aperçoit les 15 moaïs d'Ahu Tongariki. La promenade continue à l'intérieur du cratère. De ce côté là, absolument personne, un tête-à-tête avec les moaïs, dans un silence à peine troublé par les cris des rapaces et le bruit du vent. Après cette magnifique excursion, nous sommes rentrés rapidement pour éviter une nouvelle averse et faire  sécher nos chaussures. Le lendemain, nous nous sommes levés tôt pour voir le lever de soleil sur Ahu Tongariki. Le ciel était trop nuageux mais voir cette rangé de statues au petit matin reste une expérience assez inoubliable: on fait difficilement mieux comme vue pour prendre son petit déjeuner assis sur un rocher, face à la mer, dos au volcan... Après quelques tartines nous avons poursuivi vers le nord de l'île: quelques pétroglyphes et encore des moaïs mais surtout deux plages de sable rose, Ovahe, toute petite, bien protégée entre les rochers, avec de petites grottes dans la falaise, et Anakena, la grande plage, ses moaïs et ses cocotiers. Le 29, nous avons quitté Rapa Nui à contre-coeur. Le pilote de l'avion doit savoir que les touristes ont du mal à partir et il nous a offert à un petit tour complet au-dessus de l'île avant de la quitter définitivement.