Phillip Island, le 12 avril

16 avril 2015

Encore une journée safari animalier. A Phillip Island, nous avons vu des tas de wallabies, en particulier des swamp wallabies. C'est un peu comme de gros lapins dans la prairie mais moins farouches. Ils se laissent approcher jusqu'à une dizaine de mètres avant de s'éloigner un peu, en bondissant mollement. On voit bien qu'ils ont l'habitude des touristes et n'en ont pas vraiment peur. Nous avons vu également des koalas. Plus précisément, nous avons vu dormir des koalas. Apparemment, ils font rarement autre chose. Les koalas sont presque mignons mais ils ont quand même un gros nez et les yeux trop rapprochés (mais, comme Ryan Gosling, ça ne les empêche pas d'être des stars). Nous avons vu aussi des oies sauvages avec un bec jaune fluo. Nous avons pensé qu'une fois rôties, elles devaient être bonnes. Enfin, à la fin de la journée, nous nous sommes fait un petit plaisir : the famous Penguin Parade. Tous les soirs lorsque le soleil est couché, les pingouins sortent de l'eau pour retourner à leur nid, à un moment que les autorités du parc naturel évaluent à la minute près (d'ailleurs, dans tous les lieux touristiques de Phillip Island, il y a un écran avec le compte à rebours). Donc les australiens, qui ont le sens pratique, en ont fait un show avec gradins au bord de la plage et présentateur au micro. Il explique notamment qu'il ne faut pas les toucher car "they can bite you and they are protected by Australian laws" (en gros, les pingouins peuvent mordre les gens en tout impunité car ils bénéficient d'une immunité totale en vertu de la législation applicable). On attend dans le froid, un bon moment, et puis tout d'un coup on voit sortir quelques pingouins, là où s'échouent les vagues. Comme ils sont morts de trouille à l'idée de traverser la bande de sable qui les sépare de la lande, ils attendent d'être assez nombreux pour se lancer. Pendant qu'ils attendent, parfois une petite vague les fait tomber comme des quilles de bowling (c'est ce que j'ai préféré, bien entendu). Parfois, un groupe de mouettes est posé juste devant eux au bord de l'eau et leur bloque le passage. D'ailleurs les mouettes ont tourné pendant un bon moment dans la baie et sont venues se poser juste devant l'endroit où sortent les pingouins, deux minutes avant qu'ils arrivent, très vraisemblablement exprès pour les emmerder. Lorsque les pingouins d'un petit groupe sont tous prêts, ils avancent en se dandinant aussi vite que possible. Les pingouins de Phillip Island sont les plus petits du monde (moins de 40 cm de haut); quand ils marchent on dirait de petites bouteilles de lait qui courent. Ils se mettent assez rapidement en file indienne et atteignent vite la dune. Une fois qu'ils sont parvenus dans les herbes de la dune, on voit qu'ils se détendent un peu, sauf ceux qui ont visiblement perdu leur groupe. Ceux-là ont l'air un peu paumé et hagard. Ils m'ont fait penser à moi, au lever, quand faire bouillir de l'eau est un problème complexe et que le monde qui existe hors de mon lit n'a aucun sens. Une fois qu'on a fini de regarder les pingouins en grelottant au bord de la plage, ont peut repartir mais on est prié de vérifier qu'il n'y a pas de pingouin sous sa voiture. Charles a dit qu'on n'en avait écrasé aucun. Je n'ai pas pu prendre les pingouins en photo car c'est interdit. Ils ont les yeux trop sensibles... Comme je n'avais aucune instruction particulière au sujet des opossums, j'ai en revanche bien mitraillé celui qui est venu nous rendre visite après le dîner. A présent il est surement aveugle et un ranger va venir me chercher pour me jeter en prison.