Villa Tunari et Cochabamba, 8-12 juin: malades dans la jungle bolivienne

Après quelques jours à Sucre, nous avons commencé à sentir approcher la fin de notre grippe. Nous avons donc décidé de reprendre la route. Après la montagne, nous avions envie de voir la jungle bolivienne. Notre choix s'est donc porté sur la petite ville de Villa Tunari, destination recommandée par le propriétaire de notre B&B de Sucre. Nous avons donc pris un vol de Sucre à Cochabamba et le lendemain, un bus pour Villa Tunari. Ce jour là c'était le 9 juin, jour de ma fête. Au bout d'une heure de bus, j'ai pressenti combien cette journée serait glorieuse.  J'ai commencé à être malade au bout d'une heure de route...Il en restait trois avant destination finale.  Cerise sur le gâteau, à l'arrivée à Villa Tunari, juste quand nous sommes descendus du bus, une averse tropicale a éclaté. Ensuite le chauffeur de taxi a tenté de nous escroquer mais nous avons fini par atteindre notre hôtel, et je suis allée directement m'échouer sur le lit, afin de mourir en paix. Le lendemain, Charles a commencé à être malade aussi. Nous sommes donc restés couchés, dans notre petit hôtel humide, sans internet et sans télé (enfin si, il y avait une télé qui ne marchait pas et l'homme à tout faire de l'hôtel  est venu  la réparer en donnant un coup de poing dessus, si bien qu'après son passage nous avions une  chaine pas très claire, avec le son qui grésillait. Un net progrès, il faut bien le reconnaître), sous notre moustiquaire, avec le ventilateur à pâles qui couinait au-dessous de nous. Ambiance. Au bout de deux jours, comme nous commencions à aller un peu mieux, nous avons décidé de faire une petite promenade forestière. Nous sommes donc allés à la réserve municipale de Villa Tunari, un parc qui recueille toutes sortes d’animaux abîmés, dans le but de les réinsérer dans leur milieu naturel. Nous y avons vu quelques singes(dont  des singes araignée), un colibri et un ours (pas très local l'ours).  Le parc était un peu nul, avec  son unique chemin, très escarpé et boueux, jusqu'à un mirador surplombant la rivière, d'où la vue était sensiblement la même que depuis  le restaurant où nous étions allés manger du riz au trois précédents repas. Bien entendu, cette petite promenade était une erreur car nous étions beaucoup trop fatigués. En outre c'était dangereux: à un moment nous avons voulu manger une banane pour reprendre des forces et je dois reconnaître que ce n'était pas l'idée du siècle dans une réserve peuplée de singes. A demi morts et tout transpirants, nous sommes repartis juste après pour Cochabamba. Pour ce trajet nous avons pris un minibus. Notre voisin de banquette était fort sympathique. Il nous a raconté des tas de choses sur son pays. Par exemple Villa Tunari est une région très surveillée car on y cultive la coca et parfois des gens y fabriquent de la cocaïne (mais sinon c'est super tranquille, pas de problème.  La prochaine fois nous pourrions peut-être aller nous payer une autre turista en Colombie, dans un repère de narcotrafiquants?). La route au retour était magnifique: forêt dans les nuages, avec les couleurs du ciel de fin de journée entre les nuages... A présent, nous sommes à Cochabamba, capitale gastronomique de la Bolivie, un peu mieux mais pas encore assez remis pour goûter le fameux pique macho. Nous espérons pouvoir  en manger à La Paz!